Author:Patrick Giry-Deloison

RPA : la disruption des services numériques ?

La Rencontre du 27 octobre 2016 sur le thème “Robotisation & Automatisation des Processus : Tous Concernés” a rassemblé un large auditoire autour du retour d’expérience de l’opérateur néerlandais KPN.

Cet échange a offert aux participants une vision complète du marché du RPA et de son évolution, et un éclairage approfondi sur des applications concrètes – avec leurs bénéfices opérationnels et économiques – ainsi que sur les meilleures pratiques de mise en oeuvre.

Le RPA s’inscrit dans la transformation numérique du sourcing des ressources humaines et techniques en disruptant les modèles établis – en organisant cet événement avec ses membres experts, notre association est fidèle à sa mission d’être un lieu de partage et d’échange multi-fonctionnel, multi-sectoriel et  multi-national.

Lors de son introduction, Sarah Burnett (Vice President, Everest Group) a précisé ce qu’est le RPA en tant que sous-ensemble du Service Delivery Automation (SDA). En résumé, le RPA permet de manipuler des données structurées suivant un ensemble de règles, dans un environnement logiciel. Si le RPA permet des économies substantielles, jusqu’à automatiser 80% de certaines tâches, Sarah a rappelé qu’il peut exister des coûts cachés qu’il convient d’anticiper – par exemple le risque de panne technique ou la perte d’expertise au sein de l’entreprise.

 

 

Dans la seconde partie de son exposé, Sarah a dressé un portrait du marché du RPA, des acteurs en présence et des domaines dans lesquels l’application en est la plus pertinente (voir ci-dessus).

Redwood est un des acteurs principaux de ce marché, mais ciblé sur les processus complexes de grandes entreprise, comme l’a rappelé son Chief Evanglist, Michael Cable. La vidéo “RoboFinance” a mis en images l’élimination de la quasi-totalité des tâches manuelles dans plusieurs applications concrètes et communes à la fonction Finance.

L’expertise métier (en Finance, Gestion de Ressources Humaines, Supply Chain, …) est un facteur structurant pour la mise en place de projets de RPA sur des processus d’entreprise critiques souvent implémentés sur une base ERP pour une fiabilité maximale.

Plutôt que d’imiter et recréer les manipulations à l’écran, cette approche permet d’exploiter une banque de processus métier standards, pré-robotisés, qui correspond effectivement aux idéaux de l’entreprise.

 

 

Source : Redwood

Parmi les bénéfices, Michael a rappelé le gain de temps lors de l’exécution des tâches mais aussi la réduction drastique des erreurs humaines ainsi qu’une traçabilité renforcée.

 

D’après Eric Rigal, directeur exécutif chez Accenture, parmi les différentes capacités aujourd’hui existantes en matière d’automatisation, la robotisation des processus est l’une des technologies les moins complexes à mettre en oeuvre si on la compare à l’intelligence artificielle ou plus encore aux robots humanoïdes. En s’appuyant aussi sur l’axe “métier”, Eric a donné de nombreux exemples d’application du RPA pour la gestion des devis, commandes et factures, l’information des collaborateurs, les demandes de remboursement dans le domaine de la santé, les créations de compte client dans la supply chain, etc.

Dans le même temps, la vidéo “Vision Technologique 2016 – Automatisation intelligente” rappelle que c’est bien l’humain qui doit être au centre de toute réflexion RPA – que ce soit chez les entreprises donneurs d’ordre comme chez Accenture dans ses centres d’outsourcing.

Mariska Houwen, Automation Project Lead chez l’opérateur de télécoms néerlandais KPN, était venue tout spécialement d’Amsterdam pour partager avec les membres et sympathisants de notre association son retour d’expérience de près d’une centaine de projets de RPA. KPN est engagé depuis 2008 dans des projets de Business Process Outsourcing (BPO) avec Accenture couvrant l’ensemble des activités de la chaîne de valeur de l’entreprise : la prise de commande, son traitement, la facturation, la mise en place des services et leur fourniture aux clients. Mariska nous a fait part à la fois des bénéfices quantitatifs et qualitatifs tirés du RPA ainsi que des leçons ont été apprises au cours de ces différents projets.

Ce bilan en forme de recommandations opérationnelles a particulièrement intéressé les participants à la Rencontre qui ont trouvé dans son exposé comme dans ceux des autres intervenants des réponse pragmatiques quant à l’intérêt du RPA et de son impact sur les processus et les organisations, c’est-à-dire sur une large part du Sourcing stratégique.

La Rencontre s’est poursuivie par une intense session de questions-réponses animée par Patrick Giry-Deloison avec tous les participants et s’est poursuivie après la conclusion de l’événement par le président de l’association, Tony Bocock, qui a promis d’organiser en 2017 une seconde édition consacrée à l’Automatisation et la Robotisation des Processus. Nous invitons nos adhérents à nous contacter dès à présent pour intervenir lors de cette Rencontre.

Les présentations sont téléchargeables en suivant ce lien.

Accenture, Everest Group et Redwood sont membres de notre association

 


Rencontre EOA France- RPA : tous concernés !

RPA, ou Robotic Process Automation, encore un anglicisme destiné à un usage courant ! Oui car la robotisation de processus devient en effet de plus en plus facile et fréquente, pour toutes sortes de processus et activités qui traitent de données.

L’EOA France a choisi la RPA comme un axe prioritaire de ses travaux car c’est désormais un levier stratégique de performance et d’investissement pour tous les secteurs d’activité, dans les entreprises comme dans l’administration.


D’où notre Rencontre du 27 octobre prochain :

Robotisation & Automatisation des Processus :

Tous Concernés !

Qu’est ce que la RPA ? Elle permet de configurer le logiciel d’un ordinateur ou d’un « robot » pour capturer et interpréter les applications existantes pour traiter une transaction, la manipulation des données, pour déclencher une réponse logique et initier une autre action en chaine.

Toutes les organisations utilisant des données sont concernées – tant dans les fonctions support (comptabilité, approvisionnement, ressources humaines, ..) que les fonctions opérationnelles (vente & marketing – notamment les centres d’appel, supply chain, opérations, …). Même des professions telles que celle de juriste d’affaires intègrent déjà le RPA dans leur fonctionnement, améliorant dramatiquement l’efficacité et la rapidité de traitement d’informations complexes.

La RPA présente aussi un challenge aux prestataires de services – car le coût d’un processus robotisé est d’environ le tiers d’un opérateur “low cost & offshore” – et remet en cause leurs modèles économiques.

La RPA offre un meilleur niveau de fiabilité et permet une gestion de données plus efficace – le tout à un coût moindre. Cependant des questions tant stratégiques qu’opérationnelles posent aux décideurs :
  • La RPA va-t-elle accélérer la mise en place de Centre de Service Partagés (CSP) en France ? Sous quelles conditions ?
  • Est-ce que l’impact sur l’emploi sera aussi important que notre image le présente ? De quelle nature sera-t-il ?
  • La RPA ne concerne-t-elle que les tâches à faible valeur ajoutée ou bien des professions tells qu’avocat, cadre dirigeant, expert financier sont-elles aussi impactées ?
  • Quelles innovations peut-on attendre des prestataires de services dans ce nouveau contexte ?

 

L’EOA France, en partenariat avec Accenture, Everest Group et Redwood Robotics, vous invite à en débattre le 27 octobre 2016 de 8h00 à 10h15 avec nos intervenants autour du retour d’expérience de l’opérateur de télécommunications néerlandais KPN qui sera représenté par le responsable du projet d’automatisation :

 

 

    • Mariska Houwen – Automation Project Lead, KPN – partagera son expérience de la conduite de près de 100 projets d’automatisation au cours des deux dernières années dans de nombreux processus tant pour pour la gestion de l’entreprise que pour les fonctions télécom et réseau. Elle décrira à la fois les possibilités et les défis rencontrés lors de ces diverses implémentations. Mariska s’appuiera sur de nombreux exemples concrets pour illustrer son retour d’experience.

 

  • Sarah Burnett – Vice Président, Everest Group  fera un tour d’horizon de la RPA, ses cas d’usage et le marché. Elle précisera les limites de la RPA et comment celle-ci évoluera à l’avenir.

 

  • Michael Cable – Chief Evangelist, Redwood Robotics – présentera des cas pratiques de Robotique appliquée à des processus financiers complexes et habituellement dévolus à des CSP capables de gérer une fiabilité et auditabilité ERP.

 

  • Eric Rigal – Directeur Exécutif, Accenture – parlera en détails de la mise en oeuvre par Accenture de la RPA dans le cadre de son activité de BPO et des défis que pose cette mutation profonde des processus quant aux compétences nécessaires. 

 

Eric Rigal a récemment déclaré à propos de la RPA : « L’automatisation de nos centres de service partagés clients, mais aussi pour notre propre pratique de BPO, est un développement clé au sein de l’industrie des services. Elle apporte des gains de productivité majeurs ainsi que certains effets secondaires. Au cours des 3 dernières années, nous avons automatisé plus de 10.000+ postes parmi les plus de 70.000 de nos centres de prestation de BPO dans le monde entier. Notre vision est que dans les 3 à 5 prochaines années, le taux d’automatisation va accélérer, seulement pour 2016, nous estimons que 10.000 postes supplémentaires seront automatisés dans nos centres. D’une part, cette tendance nécessite une évolution rapide et drastique des compétences de nos collaborateurs, de l’autre elle exige également des investissements importants et des études de marché dans de nouveaux outils puisque les technologies évoluent très vite. »


La Rencontre sera animée par Patrick Giry-Deloison – associé-fondateur SaMaTransformation et membre du bureau de l’EOA France – et se tiendra Immeuble Axe France – 118, avenue de France, 75013 Paris. Accueil à partir de 8h00. La réunion se tiendra de 8h30 à 10h15 précises.

La participation est gratuite pour les membres de l’association,  individuels et collaborateurs des entreprises adhérentes.

NB : L’événement se tiendra en Français et en Anglais.

Pour en savoir plus sur la Robotisation et l’Automatisation des Processus :


Rencontre réalisée en partenariat avec nos membres

 

IoT Industriel – une réalité opérationnelle !

Si d’aucuns pensaient que l’IoT (Internet des Objets) n’était pas déjà une réalité tangible dans le monde industriel, ils ne pouvaient plus avoir la moindre doute au terme de cette Rencontre EOA France particulièrement instructive.

L’un des grands changements permis par la technologie est de transformer des données – dont certaines étaient d’ailleurs déjà disponibles – en actifs intangibles, mais extrêmement précieux pour l’entreprise.

Le foisonnement des données numériques, qu’elles soient structurées ou non, nécessite une organisation et un contrôle que Ram Kulkarni a expliqué dans sa présentation de l’architecture de référence qu’utilise Infosys sous le terme Reference Architecture Model Industry 4.0. Cette plate-forme permet l’intégration de ces données dans la chaîne de valeur de l’entreprise pour en permettre une exploitation créatrice de valeur. Il a illustré son propos de plusieurs exemples dans des secteurs aussi divers que l’extraction minière ou l’agriculture.

Cette même logique conduit à faire des données issues de l’IoT un élément de la politique industrielle de SNCF Réseau, ainsi que nous l’a présenté son DSI Rémy Berthou. Outre les contraintes techniques, cette entreprise doit gérer une problématique particulière qui est d’opérer dans un environnement très normé du point de vue de la sécurité, et en tension opérationnelle constante. La création d’une Fab IoT a permis à SNCF Réseau de prendre en compte la complexité des sujets, de travailler avec un éco-système de start-ups pas toujours familiers des contraintes industrielles, de s’intégrer dans des processus métiers et dans le SI de l’entreprise avec un vision de bout-en-bout.

L’IoT industriel pose aussi beaucoup de questions sur le plan juridique tant sur le plan règlementaire que sur le plan contractuel. Le volume des données, le nombre de personnes potentiellement impactées qui peuvent se compter en millions (en cas de « data breach » dans une banque par exemple) et les impacts sur la sécurité des personnes et des biens font que tout projet d’IoT industriel doit prendre en compte la dimension juridique dès son début. Maître Liard (White & Case qui nous accueillait) nous a rappelé que ceci est d’autant plus important que l’exploitation de ces données peut amener à mettre en place des contrats nouveaux lors de leur collecte, distribution ou utilisation. Enfin, l’IoT industriel est aussi concerné par le droit social car il peut modifier les missions et responsabilités des collaborateurs.

On retiendra de cet échange que l’IoT industriel n’est déjà plus un mythe, mais une réalité opérationnelle avec des impacts économiques très importants. C’est un vecteur de changement très important parce qu’il touche quasiment à toutes les fonctions de l’entreprise et modifie en profondeur son éco-système. Les trois intervenants ont conclu en insistant sur la nécessité de construire ses projets d’IoT industriel autour des données – d’abord celles disponibles, puis de nouvelles – et de leur valeur économique pour l’entreprise, ses clients et ses partenaires.

 

Le débat sur l’IoT Industriel s’inscrit donc très logiquement dans la démarche de notre association qui est d’être le le premier lieu en France de co-création pour l’amélioration de la performance des organisations par le sourcing stratégique (ici, des données).

Cette rencontre sur l’IoT industriel avec ces trois regards extrêmement complémentaires s’est poursuivi par de nombreux échanges entre nos intervenants et les membres et sympathisants de notre association.

 

Cliquez ici pour télécharger les présentations

 

31 mai 2016 – Internet Industriel – quelle réalité au-delà du mythe ?

 

En France, comme partout dans le monde, les responsables des entreprises se posent la question du futur de l’industrie face aux mutations engendrées par la transformation numérique.

 


Pour y répondre, l’EOA France, en partenariat avec Infosys et White & Case LLP, vous invite d’en débattre le 31 mai 2016 de 8h00 à 10h00 avec :

 

  • Rémy Berthou – DSI, SNCF Réseau – témoignera de la stratégie de SNCF Réseau qui place aujourd’hui l’Internet industriel au centre de son programme pour gagner en compétitivité et améliorer l’efficacité de son réseau au service de ses clients.
  • Ram Kulkarni – Head of Engineering Services Europe, Infosys présentera plusieurs cas pratiques qui démontrent comment des entreprises tirent avantage des objets connectés pour améliorer l’efficacité des équipements industriels, en établissant des liens intelligents et durables entre la conception, la production, les essais et l’exploitation sur le terrain.
  • Bertrand Liard – avocat associé du cabinet White & Case partagera son expérience client afin de brosser une synthèse des enjeux juridiques et de la stratégie de mise en œuvre des projets d’Internet Industriel.

De grands groupes tels qu’Airbus, Air Liquide, Cisco, GE, Engie, Nokia, Orange, Michelin ou SNCF sont à la pointe de l’innovation pour s’approprier et mener cette nouvelle révolution industrielle. Avec leurs partenaires, ils investissent aujourd’hui dans des plates-formes innovantes et des solutions logicielles intelligentes pour ajouter de la valeur pérenne.

De nouveaux modèles d’affaires s’organisent autour de l’ « économie du résultat » centrée sur le service rendu au client – que ce soit un consommateur, une entreprise, une collectivité ou un état. Les données et leur exploitation sont au coeur de cette nouvelle chaîne de valeur numérique, globale et complexe à contrôler où le “sourcing” des données devient un élément stratégique de la compétivité.

Le déploiement de l’Internet des Objets dans l’industrie soulève des questions multiples sur la protection et l’utilisation des données privées, la cyber-sécurité des entreprises et des gouvernements, la gouvernance des processus et les limites de responsabilités juridiques pour n’en citer que quelques-unes.

Rémy Berthou, Ram Kulkarni et Bertrand Liard apporteront leurs réponses à cette problématique et partageront leur point point de vue sur ces enjeux et opportunités.

 

 

La rencontre sera animée par Patrick Giry-Deloison – associé-fondateur SaMaTransformation et membre du bureau de l’EOA France.
White & Case, 19, place Vendôme, 75001 Paris. La réunion se terminera à 10h00 précises.
NB : L’événement se tiendra en Français et en Anglais.

AFNeT Standardization Day, le 23 mars à Paris

L’EOA France est partenaire de cette journée organisée par l’AFNeT au Centre de Conférences Paris Trocadéro – Arpège Services – 112, avenue de Kléber – 75016 Paris.

 

Au cours de celle-ci les participants pourront avoir un panorama sur :

  • les enjeux des standards PLM ouverts,
  • les travaux de la PLM TaskForce initiée par l’AFNeT et d’autres initiatives,
  • les solutions proposées par les éditeurs et leur roadmap de prise en compte des standards AP242 ED1 et ED2.

Elle est co-organisée par les associations professionnelles de plusieurs filières industrielles majeures :

 

Agenda :

  • 09:30 : Welcome & Presentation AFNeT PLM Task Force (Pierre Faure, Chairman AFNeT)
  • 10:50 : Pause
  • 11H10 : Overview of the PLM Task Force activities results and associated initiative
    • 11:30 : Presentation of the CAx Implementor Forum activities and results
      • http://www.cax-if.org
      • Jochen Boy (coordinator of the ProSTEP iViP Association’s CAx Implementor Forum)(TBC)
    • 11:10 : Overview ISO STEP AP242 ed1 standard
  • 12:30 :  Lunch
  • 13:30 : Presentation of ISO STEP AP242 vendors roadmaps
  • 15:40 : Pause
  • 16:00 : Keynotes
    • 16:00 : Usage of ISO AP242 in academic R&D and professional training (Benoît Eynard Professor and Dean departement Génie des Systèmes Mécaniques Université de Technologie de Compiègne)
    • 16:15 : Scope and roadmap of current ISO STEP standardization projects (Jean-Yves Delaunay Product and process Information Interoperability; Engineering Methods and Tools, Architect – EZMBB AIRBUS Operations)
    • 16:30 : Prospective : presentation of an industry vision on the next digital challenges
  • 16:50 : Wrap-up

 

Participation gratuite – inscription obligatoire sur : http://standardizationday.afnet.fr/Registration

Externalisation des métiers bancaires : où en est-on en France aujourd’hui ?

Le 18 février dernier Guillaume Almeras, rédacteur du blog Score Advisor, est intervenu lors de notre conférence-débat avec Darren McKnight (Ulster Bank) sur le thème Transformation Numérique de la Banque : Externalisations et Compétences. Il nous livre ici ses réflexions sur l’externalisation dans le secteur bancaire.

 

En 2015, le nouveau patron de Deutsche Bank, John Cryan, constatait à son arrivée que l’établissement disposait d’une « informatique complètement dépassée » et, pire encore, que la gestion externalisée de 80% des 7 000 applications du Groupe s’était soldée par une perte quasi-totale de compétences internes. Dans ces conditions, John Cryan décidait de réaliser une économie d’1 milliard € en ne reconduisant pas les contrats de 6 000 de ses… 30 000 prestataires externes. Cela sonne-t-il le glas des grands contrats d’externalisation ? En France, il y a cinq ans, beaucoup attendaient une large vague d’externalisation d’activités dans les banques, commandée par la crise mais qui n’est finalement pas venue.

Au sein des banques françaises, l’infogérance s’est beaucoup développée au cours des années 2000 : 80% des banques françaises y ont désormais recours mais aucune sous la forme d’un service informatique global. En termes de BPO, quoique le phénomène demeure très mesuré, les banques françaises délocalisent de plus en plus certaines activités, généralement au sein de filiales. Cela peut laisser croire que l’outsourcing bancaire français reste peu actif mais une telle estimation serait faussée.

L’externalisation ne doit pas être immédiatement assimilée à la délocalisation d’activités ou au transfert de personnels. Elle s’inscrit plutôt au bout d’une dynamique interne de rationalisation des tâches et des coûts. En ce sens, centres de services partagés (les banques françaises les ont multipliés ces dernières années) et externalisation représentent en général moins des options concurrentes que des étapes successives. En ce sens, également, l’externalisation concerne d’abord les services pour lesquels des prestataires extérieurs peuvent le plus facilement être trouvés. L’offre de services externalisés crée plus facilement la demande que le contraire et c’est pour ne pas l’apercevoir qu’on prête souvent aux entreprises une attitude attentiste vis-à-vis de l’externalisation.

En France, le BPO bancaire est aujourd’hui particulièrement marqué :

  • par le fait qu’il tente d’éviter des surcoûts, liés notamment aux évolutions d’une réglementation de plus en plus exigeante ou de réglementations particulières, plutôt que de réduire des coûts existants ;
  • par le fait que les banques jouent de plus en plus un rôle d’outsourceur vis-à-vis d’autres banques, tandis que sont également apparus de nouveaux clients : établissements de paiement, startups fintech. Parmi les banques françaises, le Crédit Mutuel Arkea a notamment choisi de faire de la gestion de services financiers sous marque blanche un axe fort de sa stratégie de développement. Il en tire désormais 25% de ses revenus.

Dans de tels cas de figure, l’externalisation est fonction d’effets de taille, au vu desquels il peut revenir pratiquement au même, pour amortir des SI onéreux, d’externaliser la gestion ou de proposer à d’autres établissements de gérer leurs contrats. De tels partenariats, qui se multiplient depuis quelques années, amènent à distinguer nettement la production d’offres et de services et leur distribution. On parle de « déverticalisation » du marché bancaire et c’est une tendance forte du BPO bancaire aujourd’hui en France. Après les opérations sur Titres, elle gagne les moyens de paiement, ainsi que le back office des activités de gestion de fortune et de banque privée.

Par ailleurs, comme le montre l’externalisation de l’Asset Servicing, des moyens de paiement ou de la gestion des crédits, l’outsourcing des tâches de traitement vise aujourd’hui une démultiplication des offres aux clients finaux.

Dans ce contexte, les banques peuvent même devenir des prestataires de services externalisés auprès d’une large clientèle d’entreprises, avec la tendance actuelle à l’élargissement de la gamme de services proposés à ces dernières ; vis à vis desquelles les banques veulent se positionner de plus en plus comme des partenaires. Les plateformes de facturation et les Global Payment Hubs peuvent particulièrement être cités, à l’adresse des grandes entreprises. Mais TPE et PME sont également de plus en plus concernées.

Enfin, l’heure est également de plus en plus au KPO (Knowledge Process Outsourcing), qu’il s’agisse des tâches de recherche pour le Private Banking et l’Asset Management ou des fonctions commerciales dans la banque de détail, avec l’externalisation du scoring des demandes de crédit et des campagnes marketing. Des solutions automatisées nouvelles, parfois robotisées, se développent en effet dans ces deux domaines avec l’analyse massive de données ou Big Data. Les acteurs sont essentiellement des startups, croissant très rapidement en taille, comme Yodlee. Cela montre que, loin d’être prioritairement guidé par la baisse des coûts, le BPO permet d’abord le re-engineering et l’enrichissement de process clés. En ce sens, l’externalisation correspond d’abord à l’acquisition, à l’internalisation de nouvelles compétences. Or, à cet égard des solutions d’externalisation peuvent rapidement se mettre en place dès lors que des prestataires intéressants apparaissent.

Plus que vers des fonctions support ou accessoires, l’externalisation s’oriente prioritairement vers des activités requérant des investissements et des compétences précises. Loin de fournir uniquement l’occasion de se délester de tâches à faible valeur ajoutée, elle vise l’acquisition de moyens et de compétences spécialisées, dans des conditions avantageuses.

On affirme très souvent que le principal objectif de l’externalisation est de permettre aux entreprises de se concentrer sur des activités à valeur ajoutée ou, en d’autres termes, de se délester de fonctions ou métiers accessoires. Cette affirmation est largement erronée et représente une fausse piste : c’est toujours la possibilité de bénéficier d’une productivité supérieure et donc de baisser ses coûts à niveau de qualité égal ou supérieur qui fournit une opportunité d’externalisation, que l’activité soit jugée centrale ou accessoire.

Guillaume ALMERAS, Score Advisor

Stratégie RSE : l’achat à impact social

Quand le sourcing des services devient durable et responsable

 

Mode d’emploi

 

Le 10 mars 2016, l’EOA France organise un atelier sur l’Impact Sourcing destiné aux responsables financiers, informatiques, relations humaines, achats, responsabilité sociétale des entreprises ainsi qu’aux entrepreneurs sociaux : Impact Sourcing & RSE 2016.

Recourir à l’Impact Sourcing, c’est ajouter au sourcing classique des services la dimension qui lui manque : le levier sociétal. Il est avéré que tout emploi stable offert à un jeune chômeur a des retombées positives sur trois personnes de sa communauté. Ainsi, une politique adaptée du recrutement et de la gestion du personnel assurera en retour une réduction drastique du turnover, une montée réelle de la qualité et à terme la transformation des processus. Explication.

 

Qu’est-ce que l’Impact Sourcing ?

 

La Rockefeller Foundation nous en donne la définition : “Impact sourcing is an inclusive employment practice through which companies intentionally connect high-potential, disadvantaged youth to available jobs.”

L’Impact Sourcing est donc une démarche, souvent de services informatiques ou de traitements administratifs mais aussi en R&D et dans d’autres métiers, qui propose la même qualité et les mêmes tarifs compétitifs que les prestataires classiques.  Mais il y a une grande différence par rapport au sourcing traditionnel : l’Impact Sourcing fait appel à une main d’œuvre jeune, issue de milieux défavorisés ou en situation de handicap.

En outre, les prestataires qui suivent cette démarche s’engagent à respecter une charte de responsabilité sociétale d’entreprise.

Les entreprises et organismes publics qui recourent à l’Impact Sourcing en tirent un double bénéfice : un service de qualité au meilleur prix, et la participation à un projet éthique et valorisant, inscrit dans le cadre de la RSE.

 

Comment est né l’Impact Sourcing ?

 

L’impact Sourcing est le mariage entre l’économie marchande et l’économie d’entraide. Il provient de la rencontre de deux besoins.

D’une part, le besoin de développement économique. En effet, les pays en développement demandent une création d’emplois plus rapide que leur croissance démographique.

D’autre part, le besoin de corriger certaines dérives du système. Ainsi, le 24 avril 2013, l’effondrement d’un immeuble de confection textile à Dacca (Bengladesh) a montré que la sous-traitance industrielle se transformait vite en une exploitation indigne et dangereuse.

De même, le programme Digital Jobs Africa initié en 2013 par la Rockefeller Foundation est une démonstration que l’Impact Sourcing peut créer des emplois pour les jeunes défavorisés dans 6 pays d’Afrique.

 

L’opportunité pour les entreprises et les communautés, en France aussi

 

Le concept d’Impact Sourcing s’applique partout où il y a un problème d’employabilité des jeunes, en Afrique comme en France. Toutes les parties prenantes doivent absolument prendre conscience qu’il existe des solutions pour identifier, motiver, former rapidement ces jeunes et les mettre en situation de trouver un emploi grâce à des entreprises, des associations et des fondations.

C’est dans cet esprit que le 10 mars 2016, Ashoka France, l’Association Régionale des Missions Locales d’Ile-de-FranceCCLD Recrutement, Clavesis, La Cravate SolidaireHandiréseauMozaïk RHNes et Cité, OPULUS, le groupe SOSSystemGIETeleperformance et d’autres experts participent à notre atelier-conférence “Impact Sourcing & RSE 2016” pour   démontrer qu’il est possible de réussir un projet d’Impact  Sourcing en France sous au moins trois formes :

  1. Impact Sourcing interne : Recruter dans l’entreprise des jeunes de milieux défavorisés et/ou des handicapés
  2. Impact Sourcing externe : Acheter les services de prestataires Impact Sourcing. Ces prestataires emploient jeunes de milieux défavorisés et/ou des handicapés
  3. Prestataire Impact Sourcing : Créer ou transformer son entreprise pour devenir un prestataire de services avec une charte/label/certification Impact Sourcing employant des jeunes de milieux défavorisés et/ou des handicapés.

 

L’atelier-débat apportera des réponses concrètes et opérationnelles quant aux questions que se posent légitimement les responsables en France sur l’Impact Sourcing et sur la cohérence avec leur politique de RSE. Au travers d’échanges et de retours d’expériences, les participants auront accès à des experts et des organismes qui sont à même de les aider à mettre en oeuvre une stratégie d’Impact Sourcing en 2016.

Nous vous invitons à rejoindre le mouvement Impact Sourcing dès à présent et télécharger votre exemplaire du Livre Blanc « Impact Sourcing & RSE 2016«  !

 

Impact Sourcing & RSE 2016

FITT France organise le 10 mars 2016  l’atelier-débat Impact Sourcing & RSE 2016 pour faire un tour d’horizon complet de la mise en oeuvre de l’Impact Sourcing en France.

 

Cette rencontre s’adresse en particulier à tous les responsables RSE, des ressources humaines et des achats de prestations IT ainsi qu’aux acteurs de l’économie solidaire.
Lors de cet atelier les participants bénéficieront d’une vue complète de l’état de l’art en ce qui concerne les plans, les méthodes et  les outils pour réussir leur projet d’Impact Sourcing dans le cadre de leur stratégie de RSE, sous trois angles clefs :

 

  • Impact Sourcing : investir dans l’avenir

    Impact Sourcing interne : Recruter dans l’entreprise des jeunes de milieux défavorisés et/ou des handicapés

  • Impact Sourcing externe : Acheter les services de prestataires Impact Sourcing. Ces prestataires emploient jeunes de milieux défavorisés et/ou des handicapés
  • Prestataire Impact Sourcing : Créer ou transformer son entreprise pour devenir un prestataire de services avec une charte/label/certification Impact Sourcing employant des jeunes de milieux défavorisés et/ou des handicapés.

 

 

Avec la participation de

  • Serena Agnoletto, Global CSR Committee Member, TELEPERFORMANCE
  • Estelle Barthélémy, Directrice Générale Adjointe, MOZAIK RH
  • Anne Becquet, Déléguée Générale, ASSOCIATION REGIONALE DES MISSIONS LOCALES D’ILE-DE-FRANCE
  • Abdel Belmokaden, Directeur, NES & CITE
  • Cyril Capel, Co-fondateur et directeur associé, CCLD
  • Michael Cienka, LA CRAVATE SOLIDAIRE
  • François Degueldre, Directeur Général, OPULUS CONSULTING
  • Philippe Demée, Directeur, SYSTEMGIE
  • Jérôme Duron, Executive Vice President, ARVATO
  • Annette Engelsgaard, Vice President Share, TELEPERFORMANCE
  • Sébastien Giraud, Directeur de la Plateforme Insertion, GROUPE SOS
  • Nicolas Gradziel, co-fondateur  LA CRAVATE SOLIDAIRE
  • Jean-Marc Guesne, Directeur, ASHOKA
  • Isabelle Mashola, Fondatrice, ISAHIT
  • Micheline Ntiru, Directrice, ROCKEFELLER FOUNDATION
  • Serge Nuel, Coordinateur national personnes en situation de handicap, TELEPERFORMANCE
  • Dominique du Paty de Clam, Fondatrice, HANDIRESEAU
  • Isabelle Zablit, Fondatrice et Présidente, CLAVESIS

L’atelier sera animé par Nicole Matusinec, Consultant Senior, OPULUS CONSULTING.

Pour en savoir plus sur l’Impact Sourcing lisez l’article de François Degueldre, membre du bureau de FITT France, « Un nouveau venu dans votre stratégie de RSE : l’achat à fort impact social – IMPACT SOURCING« 


 

Suivez l’événement sur Twitter #EOAImpactSourcing

Transformation et externalisations : la formation des responsables est déterminante !

Les banques s’appuient sur les externalisations, internes vers les centres de services partagés ou externes via des prestataires, pour améliorer la performance de leurs activités tant front-office que back-office. Or ce secteur est fortement règlementé et doit respecter des contraintes extrêmement rigoureuses concernant la protection des données et la transparence des opérations. Quel rôle peut jouer la formation des équipes dans la réussite de ces projets complexes ?

Le 18 février 2016, FITT France ouvre le débat avec une conférence-débat exceptionnelle. Informations et inscriptions : cliquer ici


Débat-conférence :

Transformation Numérique de la Banque : Externalisations et Compétences

NB : la participation est gratuite pour les membres à jour de leur cotisation 2016. Pour adhérer : suivre ce lien.


Darren McKnight – Head of Outsourced Services, Ulster Bank

FITT France propose un éclairage européen de ce secteur avec le témoignage exclusif de Darren McKnight – en charge de l’externalisation à la Ulster Bank, la filiale irlandaise de la banque britannique RBS – qui viendra présenter comment celle-ci gère depuis plusieurs années un très important programme d’externalisation de plusieurs de ses processus métier.

Notre intervenant apportera un témoignage particulèrement intéressant sur l’importance de la formation des équipes impliquées dans ces projets pour en assurer la réussite et comment Ulster Bank s’est appuyé sur le cursus certifiant Pathway  développé par la branche britannique de l’EOA pour cette transformation stratégique.

 

Guillaume Almeras – Score Advisor

En introduction,  Guillaume Alméras – fondateur du site d’information sur le secteur bancaire Score Advisor  présentera son analyse du marché français et de ses tendances. « Les contours  d’un nouvel écosystème industriel commencent à se dessiner dans la sphère financière. Et, de ce point de vue, les banques françaises, qu’on répute un peu trop vite en retard par rapport aux anglo-saxonnes en matière d’outsourcing, pourraient bien avoir en fait quelques longueurs d’avance ! Aujourd’hui, en France, les freins paraissent surtout culturels, liés aux pratiques de management. C’est d’abord par la formation qu’ils pourront être desserrés. » écrit-il sur son blog.

 

 

Lors de cette conférence, Tony Bocock – Président de FITT France – présentera nos nouveaux ateliers de formation à l’externalisation et aux centres de services partagés disponibles en 2016 en France. FITT France enrichit ainsi l’offre de services qu’elle propose à ses membres et sympathisants en mettant à leur disposition les contenus du programme Pathway, développé par nos confrères britanniques.

 

 

 

 


 

La Ulster Bank (en irlandais : Banc Uladh) est une des quatre grandes banques commerciales à la fois en Irlande du Nord et dans la République d’Irlande. Son siège social est situé à Belfast en Irlande du Nord. La banque est filiale de la RBS, la deuxième plus grande institution financière en Europe. Elle sert 1,9 millions de clients en Irlande et compte 174 agences sur l’île.

 


Score Advisor a été créé en 2012 pour tenter de combler ces manques et surtout pour être un observatoire des évolutions bancaires.

C’est un site de synthèse qui ne se contente pas de lister des innovations ou de présenter des thématiques de manière technique. C’est un site d’analyses expertes et d’alertes qui s’efforce de privilégier la clarté, ainsi que les éclairages internationaux.

Score Advisor est également un site de consulting, capable de fournir un accompagnement opérationnel en phase de veille de marché, de réflexion stratégique et de positionnement, ainsi que de lancement et de conduite de projets innovants, de performance ou de rupture.